Refusé parce que «non accompagné». Joseph Etcheveste, 48 ans, ne s'attendait pas à un tel accueil. Pourtant, c'est du hall de l'aéroport de Biarritz qu'il a vu son avion décoller lundi matin. «Je ne comprends pas, je voyage toujours seul, je n'ai jamais eu aucun problème.» Devenu paraplégique après un accident de la route, Joseph avait réservé un billet Biarritz-Paris pour le vol 372 de la compagnie EasyJet.
Sur la passerelle d'embarquement, et alors même qu'il avait enregistré ses bagages comme tous les autres voyageurs une heure auparavant, il s'est vu prié de faire demi-tour. «C'était une humiliation, je ne me suis jamais fait jeter comme ça», explique-t-il.
La compagnie à bas coûts ne l'a pas accepté «pour des raisons de sécurité». La réglementation d'EasyJet prévoit en effet que les passagers à mobilité réduite doivent être accompagnés s'ils ne sont pas «autonomes», c'est-à-dire capables «d'enlever la ceinture, de mettre le casque à oxygène et le gilet de sauvetage, et de se rendre à la sortie de secours sans aucune aide.»
Le directeur d'EasyJet France, François Bacchetta conteste la version des faits de Joseph Etcheveste mais affirme: «oui nous sommes rigides mais nous ne faisons aucun compromis sur la sécurité, En cas d'incident, nous avons l'obligation d'évacuer tous les passagers en 90 secondes.»
Pour une visite médicale dans un hôpital parisien, Joseph a donc emprunté un vol d'Air France. Prix du billet: 370 euros. Le vol EasyJet ne lui en aurait coûté que 70. «Pourquoi les autres compagnies m'acceptent seul et pas eux?, s'interroge-t-il. J'ai réservé il y a un mois en précisant que j'étais en fauteuil, personne ne m'a rien dit.»
«La compagnie des coups bas»
Ce n'est pas la première fois que la compagnie est pointée du doigt. En mars dernier, Marie-Patricia Hoarau, elle aussi paraplégique, avait été expulsée d'un avion pour les mêmes motifs, sous les huées des passagers...
Source: libération.fr